Le designer graphique, en tant que créateur d’images, peut-être amené à questionner sa pratique. En effet, il porte la responsabilité des thèmes et des idées qu’il véhicule. C’est en étant pleinement conscient de l’impact de sa production et du champ des possibles que le designer peut orienter son travail. Il est plus à même de tenter de développer de nouveaux enjeux : politiques, économiques ou encore environnementaux.
Tout d’abord, le mémoire aborde la question du rôle de l’image et démontre que toute production imagée peut être source de propagande. Du fait que la foule soit facilement influençable et que l’éducation à la lecture de l’image est peu faite, le destinataire ne peut être qu’influencé. L’impact est, de plus, indifférencié selon le régime politique. On s’aperçoit vite qu’il y a une véritable similarité entre la propagande d’un régime totalitaire et celle d’un état démocratique.
En étant conscient de cet état de faits, la question du choix de statut par rapport à son commanditaire se pose. Devons-nous être en accord avec son commanditaire ? Doit-on relayer ses idées même sans les partager ? Doit-on tenter de détourner certains sujets (à la manière d’Oliviero Toscani pour Benetton, par exemple).
Enfin, pour orienter sa pratique, il est possible de se diriger vers des outils pour un design graphique libre. Le premier exemple de liberté est celui du postmodernisme. Dans sa structure, ce mouvement s’affranchit des conventions (la grille de base, etc.) créant un graphisme intrigant et peu enclin à la neutralité. Le deuxième exemple est celui de la créativité technique. Le but est de lutter contre une certaine forme d’uniformisation du graphisme en utilisant de nouveaux outils et en prônant la transparence et la libre circulation de l’information.