Chaque graphiste a ses petites habitudes pour la conception d’un logo. Je vous ouvre la porte des coulisses et vous donne toutes mes étapes de la création d’un logo.

1. Comprendre les besoins du client
Il s’agit probablement de l’étape la plus importante du processus. La rencontre ou l’appel de mon client me permet de définir ses objectifs, ses valeurs mais également sa cible. Le logo doit le représenter tel qu’il est mais également permettre une identification de ses propres clients.
Un logo n’est pas un moment pour se faire plaisir et exprimer ses goûts personnels. Même si nous avons tous des typographies favorites et des couleurs fétiches, le résultat doit correspondre à la demande, plus que satisfaire notre goût (sans avoir à faire fi des règles typographiques ou des conventions graphiques).

2. Faire un état de l’art
Il peut être plus ou moins poussé selon le sujet, mais connaître les réalisations passées dans un domaine est primordial. Imaginons que je travaille pour un créateur de bijoux, je vais aller me référer aux logos déjà existants. Cela me permettra de dégager une tendance et les différents “incontournables” s’il y en a. Ainsi, je vais m’attacher à retranscrire une ambiance similaire si cela est nécessaire et je vais apporter une approche différente au logo afin qu’il se détache des autres.
Cette étape permet de ne pas plagier par mégarde et de ne pas créer un logo en décalage avec son temps (plus l’oeil est nourri, plus le créateur a du grain à moudre).

3. Trois propositions (ni plus, ni moins)
Pour un envoi initial, je pense que trois propositions est le chiffre parfait pour que le client ne se sente pas noyer sous les propositions, mais ne soit pas frustré pour autant. Je m’attache également à ce que les trois propositions soient graphiquement très diverse pour que le choix soit le plus complet. Il est préférable de garder une quatrième idée sous le coude au cas où les trois initiales ne plaisent pas. Je ne suis également pas très fan de divulguer trop de versions d’un même logo d’emblée. Si l’idée de base fonctionne, les différents ajustements viennent dans un second temps.
Pour résumer : trop d’idées proches tuent les idées. Je préfère assumer trois concepts forts et les affiner par la suite.

4. Un argumentaire simple et efficace
Je ne montre que trois logos, mais pour être aussi radical, il faut être capable de les expliquer.
Chaque logo est accompagné d’un argumentaire, court, mais précis. Il retranscrit avec des mots simples mes intentions. Tout y passe : choix des formes, symbolique, couleurs, typographie, etc.
Comme je propose rarement des logos figuratifs et de premiers degrés (un dessin de livre pour une bibliothèque), je dois être très précise pour cette description. 
Sans cet argumentaire, le jugement d’un client peut se résumer à un simple “j’aime”, “je n’aime pas”, malgré toutes les bonnes idées qu’un logo pourrait véhiculer. 

5. Un livrable propre
Quand le logo est passé par les différentes phases de corrections et arrive à sa phase finale, je ne relâche aucun effort pour que le livrable soit le plus irréprochable possible. Un logo doit pouvoir être utilisé par tous, transmissible facilement et agrandi à toutes les échelles. Je crée donc un dossier avec un logo à différents formats (pdf, png, eps, etc.) et décliné en couleurs (CMJN), noir, blanc et niveau de gris.